Un poilu qui n'aurait pas du mourir.

Un nouveau témoin de la guerre 14 18 au sein des Loups du terrible Bois-le-Prêtre. (Première guerre mondiale)

 

De la Territoriale à l’active dans un secteur mortifère

 

François Hippolyte Benéteau voit le jour le 1er février 1882 à Taugon en Charente-Inférieure. Fils aîné d’Étienne Pierre Benéteau, agriculteur, et de Marie Amélie Léonie Renaudeau, François Hippolyte a un frère, Kléber, né quatre ans plus tard, Valentine, née neuf ans plus tard. Ayant effectué son service militaire au 18ème Régiment d’Infanterie Territoriale, il sera un temps Tambour puis renvoyé en disponibilité à partir de 1906.

La première guerre mondiale le rattrape à Taugon, dans le Marais Poitevin, à la mi-août 1914. Agriculteur, il délaisse la charrue de la ferme des Combrands et arrive au 138e régiment d'Infanterie Territorial (RIT) à La Rochelle.

Débutent alors ses échanges épistolaires avec Marie, sa chère et tendre épouse, enceinte, à laquelle il laisse tous les soins de s’occuper du domaine et de ses quatre enfants. Hippolyte, parti plein d’espoir, ne sait pas encore qu’Angèle, sa dernière fille, ne connaîtra jamais son père....


Une femme et ses propres combats.

 

Une épouse, une mère, une femme sur qui tout repose maintenant à l’arrière du conflit mondial.

 

Véritable héroïne de la guerre 1914-1918.

Marie Suire est née en février 1884 à Taugon, tout comme François Hippolyte. Elle est la fille aînée de Jean Baptiste Suire, menuisier, et de Marie Émilie Moinardeau, quincaillière. Marie a deux sœurs. L’une, Gabrielle, décède en 1910 à vingt-quatre ans et Angèle meurt dans sa première année de vie. François Hippolyte épouse Marie le 16 septembre 1907 à Taugon

Le couple d’agriculteurs s’installe dans ce même village afin de reprendre le domaine des Combrands, constitué de terres maraîchères, de quelques vaches et d’une parcelle de vigne au cœur du marais poitevin asséché, territoire entouré d’eau et façon né par l’homme. Marie, déjà mère de Marcel, Albert, André et Marceline, porte Angèle, qui naîtra en décembre 1914.

Son mari parti à la guerre 14 18, elle élève seule ses cinq enfants, dirige le domaine agricole avec ingéniosité, réalise les moissons, entretient les vignes. Chaque jour, par ses correspondances et ses colis, elle entretient le moral, le courage et l'espoir de retour de son époux. Une grande foi et beaucoup d'amour qui ne sont pas sans cacher l'angoisse de l'absence.


Dans la tourmente de la guerre 14 18

Depuis treize jours, Marie est inquiète. Elle sait qu’Hippolyte a été désigné pour rejoindre le 167e régiment d'infanterie, les Loups du Bois-le-Prêtre. 

Il est retourné dans les tranchées du Bois-le-Prêtre le 29 mars 1915. Les nouvelles lui parviennent de façon plus espacée et les retards de la poste n’arrangent rien à son inquiétude. Elle sait, par les journaux, que les combats du saillant de Saint Mihiel ont été âpres. La dernière carte de son mari est datée du 29 mars justement. Ce sera la dernière.

Un doute subsiste sur la date réelle de la mort au combat d’Hippolyte, le 20 avril 1915. Il repose aujourd’hui à la Nécropole Nationale du Pétant à Montauville, au pied du Bois-le-Prêtre.


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